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Libération
Interview

«Une faible hausse est légitime»

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Henri Sterdyniak. économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques :
publié le 25 juin 2012 à 22h16

Selon Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la question du Smic ne peut être dissociée de celle d’une plus grande coopération entre pays de l’Union européenne.

Pourquoi estimez-vous qu’il serait suicidaire de mettre le Smic à la «diète» ?

D’abord, il est légitime que tous les salariés bénéficient des progrès de la productivité. Une hausse du Smic relativement faible s’inscrirait dans cette logique. A ceux qui nous rebattent les oreilles en disant qu’il faut une moindre automaticité des hausses du smic, que son niveau trop élevé est une des causes des problèmes de croissance et d’emploi, je dis que le constat est sans appel : depuis 2007, ce sont près de 800 000 personnes qui ont perdu leur emploi en France. Cela n’a rien à voir avec une quelconque croissance excessive du salaire minimum ou encore de la protection sociale. L’origine du mal à un nom : la finance.

Le Smic n’est pas un problème ?

Le grand problème de la France et des économies développées, c’est de soutenir la demande pour éviter que leur croissance dépende uniquement de bulles financières ou d’un surendettement des ménages. Le problème des pays développés, c’est d’éviter qu’ils ne se lancent dans une course effrénée à la recherche de la compétitivité, car, dans cette stratégie, tout le monde sera perdant. Cessons de croire que nos minima sociaux sont la cause de nos maux. Nous souffrons surtout d’une absence de coordination économique au niveau de l’Europe. Je ne pense pas qu’on puisse avoir une croissance qui soit basée sur l’inégalité des revenus et l’étirement de la