Vincent Weiss, 26 ans, chauffeur-livreur à Novea (Strasbourg)
(Photo Pascal Bastien pour Libération)
«Je touche le Smic depuis bientôt deux ans et ça ne me choque pas. Je suis déjà content d’avoir un salaire et puis, soyons francs, des boulots comme le mien n’apportent pas vraiment de valeur ajoutée à l’entreprise, tout le monde peut le faire. Tu ne peux pas payer un type plus qu’il ne rapporte. Je le vis bien parce que je suis au début de ma vie professionnelle. Et puis je touche des APL, je ne paie pas d’impôt, je touche la prime pour l’emploi. C’est vrai que je le vivrais moins bien si j’étais au même salaire après trente-cinq ans d’ancienneté. Avec ma copine, on pense à s’installer. Elle vient de décrocher un boulot à peine mieux payé que le Smic. Dans cette situation, je nous vois mal emprunter pour acheter un logement.»
Bérangère Fagart, 23 ans, serveuse à Ari’s Bagels (Paris)
(Photo Fédéric Stucin pour Libération)
«Je suis serveuse depuis six mois. Je travaille de midi à 15 heures du lundi au vendredi et je fais des remplacements certains weekends. Mon salaire est d’environ 500 euros par mois. Parfois, je le complète en travaillant pour mon copain, qui est chef d’une boîte de production. Je ne peux pas me payer de logement, alors je dors chez mon copain, mon frère ou des amis. Je ne mange qu’une fois par jour. Heureusement que je suis bien entourée. Pour moi, la hausse du Smic est significative, chaque euro compte. Ça me permettra de me faire un petit plaisir de temps en temps. Je vais essayer de trouver un poste de commis de cuisine, pour travailler plus de 35 heures par semaine. Ce qu