On savait qu'il y avait de la friture sur la ligne entre François Hollande et Angela Merkel, mais on ignorait que la communication entre les deux conseillers à l'Elysée en charge des questions européennes et, donc, du suivi de la relation franco-allemande, n'était pas franchement meilleure. Plusieurs sources évoquent même «une ambiance pas bonne qui ne facilite pas le travail», voire «de très vives tensions» entre les deux hommes. «Les Allemands ont perçu les bisbilles et, forcément, ce n'est pas bon. Et ce n'est pas normal d'exporter nos problèmes en pleine période de négociation très délicate», confie un diplomate français.
«Personnalités». D'un côté Philippe Leglise-Costa, 45 ans, le conseiller Europe. De l'autre, Emmanuel Macron, 34 ans, un des deux secrétaires généraux adjoints de l'Elysée, en charge des questions économiques et financières. Le premier, polytechnicien, a fait toute sa carrière dans la diplomatie et rentre de Bruxelles, où il a occupé le poste de numéro 2 à la représentation permanente de la France. Le second, énarque et inspecteur des finances, banquier d'affaires chez Rothschild, a été un des conseillers économiques de Hollande pendant la campagne. Sur le papier, Macron serait le supérieur de Leglise-Costa. Mais ce dernier, plus expérimenté, connaît la machine européenne comme sa poche. D'où la friction potentielle.
A l'Elysée, on ne nie pas le sujet, on le relativise. «Il n'y a pas de problème à proprement