Une nouvelle fois, les dirigeants de l'Union européenne, qui se retrouvent aujourd'hui à Bruxelles, vont tenter d'éteindre l'incendie qui depuis quatre ans consume une partie des économies du continent. Une nouvelle fois, les acteurs économiques vont guetter les signaux d'un éventuel accord qui pousserait les pays européens vers plus d'intégration, voire vers une forme de fédéralisme économique et politique (lire page suivante). Et qui pourrait, cette fois-ci, faire baisser durablement la fièvre sur les marchés des dettes souveraines. Et après ? Quand bien même un consensus se dégagerait, ces mesures de moyen et long termes, indispensables à la résolution de la crise, ne feront pas revenir, en elles-mêmes, la croissance en Europe. Car au-delà des tensions quotidiennes sur les marchés, une réalité de plus en plus préoccupante s'impose : la récession s'installe doucement dans la zone euro, et plus fortement encore dans les pays du Sud. Analyse d'une situation inquiétante, dont l'issue passe par une remise en cause partielle de la doctrine bruxelloise qui, jusqu'à maintenant, guide la «résolution» de la crise… tout en l'alimentant.
Une conjoncture qui s’affole
Mois après mois, les prévisions de croissance ne cessent d’être revues à la baisse. Le spectre d’un remake du grand plongeon de 2009 commence même à refaire surface, avec le retour de la récession. Elle atteindra - 0,3% en 2012 dans la zone euro, selon la Commission européenne, tandis que les 27 me