«Historique», c'est ainsi qu'avait été saluée la découverte de pétrole au large de la Guyane. Suspendues au début du mois par Nicole Bricq, à son arrivée au ministère de l'Ecologie, les autorisations pour réaliser des premiers forages et études sismiques ont finalement été délivrées, après un arbitrage gouvernemental qui lui a coûté son maroquin.
Après être montés au créneau, Shell, Total et les associations de pétroliers se sont réjouis de ce revirement aussi brutal qu'inattendu. Présenté comme un «potentiel économique majeur», ce pétrole est supposé faire d'une pierre deux coups : réduire la très forte dépendance aux importations de pétrole de la métropole et offrir emplois et revenus à la Guyane. Quel soulagement ! Comme si le pic pétrolier ou les défis climatiques ne nous concernaient plus. Mais ce gisement est-il de nature à faire reculer le pic pétrolier et/ou assouvir les besoins hexagonaux ?
Selon les dernières données de Shell, le bassin pétrolier guyanais comporterait 700 millions de barils ; 300 pourraient en être extraits. Ce champ offshore est supposé être le miroir géologique du champ Jubilee, découvert en 2007 au large du Ghana, qui recèlerait 1,4 milliard de barils. Plus hypothétique encore, les industriels parient sur un bassin d’hydrocarbures environnant pouvant contenir jusqu’à 5 milliards de barils. Soit, selon les estimations retenues, entre 0,025% et 0,4% des réserves mondiales prouvées actuelles.
Puisque la France consomme environ 2 mill