A l’heure où la refonte du code minier est au cœur des débats, une question fondamentale reste périphérique : entre les intérêts des pétroliers, les inquiétudes environnementales et les intérêts de l’Etat français, que fait-on de la Guyane ? Et si, pour une fois, plutôt que d’opposer les forces en présence, on posait la question de l’avenir d’un territoire ? D’un territoire en attente de développement, et dont le modèle d’évolution économique pèsera nécessairement sur les équilibres écologiques de la France, mais aussi de la planète.
Le véritable enjeu du débat est bien d’inventer un modèle de développement «intelligent» pour la Guyane, qui dicterait les principes non seulement d’un nouveau code minier mais également de ce «schéma minier marin» tant attendu qui, suite à l’amendement Antoinette adopté dans la loi Grenelle I, est censé fixer les conditions de l’exploitation des hydrocarbures au large de la Guyane. Tout comme le SDOM (schéma départemental d’orientation minière), encore bien loin du recensement de toutes les ressources minérales exploitables, était censé fixer les conditions de l’exploitation aurifère sur terre.
Or, ce qui ressort de l'examen des diverses positions exprimées depuis l'épisode de la «suspension» [des forages pétroliers par Nicole Bricq avant que celle-ci ne soit désavouée et remplacée par Delphine Batho, ndlr], c'est qu'il se joue ici une vraie guerre de lobbys, au sein de laquelle le gouvernement joue un rôle d'arbitre tout en étant lui-mê