«Je suis à la disposition de François. Je ferai ce qu'il voudra que je fasse.» Par cette confidence glissée quelques jours avant une présidentielle dont il était convaincu qu'elle serait emportée par son «ami indéfectible», Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers pour encore quelques jours, faisait une allégeance complète et non feinte au futur chef de l'Etat. S'il ambitionnait alors une situation, le copain de promo de l'ENA de François Hollande, devenu ami intime dès leur apprentissage militaire partagé à Coëtquidan (Morbihan) en 1977, l'a soigneusement tu.
Soupçon. Mais, à n'en pas douter, son vœu était d'être au plus près de celui qu'il se reproche encore d'avoir «blessé au-delà de ce qu'il imaginait» en entrant au gouvernement en 2007, par la vertu de l'«ouverture» sarkozyste, pour s'occuper des affaires européennes, le «moteur de son engagement public» depuis le début des années 90, passées auprès de Jacques Delors à la Commission européenne. Un rêve à la mesure d'un secrétaire général adjoint de l'Elysée. Sans doute pour ne pas entacher son début de mandat par le soupçon d'une nomination de complaisance, Hollande en a décidé autrement.
Grand commis de l'Etat aux compétences unanimement saluées, Jouyet n'est pourtant pas oublié dans le casting du nouveau pouvoir, signe que sa brouille avec «François» relève de l'histoire ancienne. Jean-Marc Ayrault, l'a annoncé hier par communiqué :