Octobre 2010. Date de son dernier contact avec Jérôme Kerviel, trois textos échangés à l'arrière d'un taxi. «Tu confirmes que je ne suis plus en charge de ta communication ?» «Je confirme.» «C'est mieux ainsi. Bonne chance, je t'embrasse.» Quittant Canal +, Patricia Chapelotte regagne, «soulagée», son domicile de Montmartre. Un peu plus tôt, Olivier Metzner, avocat de Kerviel, s'est invité dans l'oreillette de Denisot. Pour annoncer en direct que l'invitée du jour n'est plus liée en rien à son client, condamné la veille à trois ans ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts.
Juin 2012. Kerviel retrouve les salles d'audience pour son procès en appel. «Heureusement que je ne suis plus sur ce dossier, c'est bien trop compliqué», souffle-t-elle dans ses bureaux du IXe, décorés façon pop - rose pour elle, mauve pour son associé. Dans la pièce, plusieurs caisses du livre qu'elle vient de publier : l'Art de communiquer lors des grands procès. Un vade-mecum du communicant judiciaire, dont la moitié de la couverture affiche la tête blonde et le sourire Colgate de cette femme de 49 ans. Le cas du trader y est traité sur le mode du contre-exemple.
Fait inédit, en 2010, dans ses attendus, le juge avait ouvertement critiqué la «stratégie médiatique» de Kerviel. Dès ce moment, Chapelotte a médité l'idée d'un livre. Pour laver sa réputation de professionnelle, «ne plus laisser sous-entendre que je suis une mauvaise commu