C’est un acte hautement symbolique. Airbus doit annoncer lundi qu’il implante aux Etats-Unis, patrie de son rival Boeing, une chaîne d’assemblage de moyen-courriers A320. Le nouveau patron de l’avionneur européen, Fabrice Brégier, doit l’officialiser lors d’une conférence de presse à Mobile (Alabama), où sera construite l’usine. Un comité européen se tiendra le même jour au siège d’Airbus à Toulouse pour informer les syndicats. A moins d’un blocage de dernière minute…
Déminer. Car cette décision sensible pourrait être vue comme une délocalisation, et provoquer une levée de boucliers politique et syndicale. Airbus et sa maison mère EADS (détenue en partie par l'Etat français et bientôt par l'Etat allemand) avaient entrepris de déminer le dossier. En France, «ils ont fait la tournée des ministères», indique une source gouvernementale. Mais le scoop du New York Times, qui a révélé l'information mercredi, a perturbé le dialogue. «Cette fuite complique les choses», soupire un proche du dossier. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a demandé qu'on lui fournisse d'ici à lundi des garanties supplémentaires sur le maintien de l'emploi en France et en Europe. Le risque est encore plus fort en Allemagne, puisque la chaîne de Hambourg assemble davantage d'A320 (23 par mois) que celle de Toulouse (14).
L’avionneur est toutefois confiant. Airbus est convaincu que cette usine à environ 500 millions de dollars (395 millions d’eu