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Libération
EDITORIAL

Catalyseur

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publié le 29 juin 2012 à 22h56

«L'éloge de la lenteur qui a parfois inspiré l'Europe n'a plus cours.» Ainsi parlait Mario Monti à la veille du sommet de Bruxelles. Cet homme-là dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit. Le président du Conseil italien fut le détonateur et l'accélérateur d'une négociation qui menaçait de se conclure par la même impasse que les précédentes : trop peu, trop tard. Le plaidoyer dramatique de Monti a renversé les rapports de force au moment où le couple franco-allemand semblait incarner tous les blocages. Il est vrai que, en matière de courage et de réformes structurelles, personne ne peut faire la leçon à l'Italien. Voici donc jetées les bases d'une souveraineté partagée, même si celle-ci ne dit surtout pas son nom. On a certes appris que le diable se niche dans les détails, mais une vision globale se dessine pour la première fois autour de quatre piliers : bancaire, budgétaire, économique et politique. Chacun reconnaissait hier à Bruxelles la grande habileté des Français. Pour sortir du piège de l'affrontement avec Angela Merkel, François Hollande s'est justement appuyé sur Mario Monti, dont le pays se trouve dans une situation critique. Le socialiste a aussi dû donner des gages : l'annonce jeudi après-midi de coupes sombres dans les effectifs de la fonction publique ne doit sans doute rien au hasard du calendrier. Mais cet accord arraché au petit matin oblige également les Français. En matière de rigueur budgétaire, d'abord, dans une conjoncture exécrable. En matière p