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Libération
Récit

Monoprix, nouvelle partie de Casino

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Le groupe de Charles Naouri a acquis pour 1,2 milliard d’euros la totalité de l’enseigne. Il renforce un peu plus, sur la distribution, une emprise construite à force d’acquisitions et de procès.
publié le 29 juin 2012 à 22h26

Jean-Charles Naouri, nouvel imperator de la grande distribution, vient de faire main basse sur Monoprix (dont il détenait 50%), ajoutant ainsi une enseigne à celles accumulées depuis vingt ans (Rallye, Casino, Franprix, Leader Price…). Comme souvent avec cet ancien conseiller de Pierre Bérégovoy navigant avec aisance dans le marigot des affaires, ce n’était qu’une question de prix : les Galeries Lafayette, co-actionnaires à 50%, exigeaient près de deux milliards. Naouri, toujours près de ses sous (bien qu’à la tête d’un empire de trente milliards pour un investissement initial de 300 000 euros), en proposait trois fois moins. Ils ont transigé vendredi à 1,2 milliard, un poil moins que la valorisation dans les comptes de Naouri de ses propres 50% dans Monoprix. Chapeau.

Pour une fois, une acquisition de ce fort en maths reconverti dans la finance ne va pas s’achever devant les tribunaux. La méthode Naouri est pourtant éprouvée depuis 1992 : glisser un pied dans une entreprise familiale en surfant sur les zizanies entre héritiers, puis monter progressivement au capital, quitte à multiplier les procès contre les récalcitrants. C’est ainsi qu’il s’est constitué une réputation de pitbull des affaires.

Joueur. Dans un litige avec le groupe Cora (ils avaient constitué une centrale d'achats commune avant de divorcer), un tribunal arbitral avait pointé en 2003 les «comportements gravement fautifs et contraires à l'affectio societatis [volonté mutuelle de s'associer