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Enquête

Batteries : Renault se décharge sur le coréen LG

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Selon nos informations, le constructeur renonce à produire lui-même les accumulateurs pour ses voitures électriques, préférant à son allié Nissan le sud-coréen LG. Qui doit se voir confier l’usine de Flins.
Le capot d'une Renault couverte de glace à Bucarest, le 10 février 2012. (Photo Radu Sigheti. Reuters)
publié le 1er juillet 2012 à 22h16

C'est l'histoire d'un gros raté politico-industriel. Selon nos sources, Renault a renoncé à fabriquer lui-même ses batteries pour voitures électriques - une activité pourtant vantée comme «stratégique» par le constructeur - au terme d'un incroyable feuilleton franco-nippon.

Les Japonais ont en effet retardé le projet à cause de la vraie-fausse affaire d'espionnage, avant que Renault ne leur préfère les Coréens… En cause : la technologie des batteries Nissan, «pas aussi au point que Renault le pensait», selon un proche du dossier. Résultat : l'usine qui doit ouvrir en 2014 à Flins (Yvelines) ne sera finalement construite ni par Renault ni par son allié japonais Nissan (qu'il détient à 44%), mais par le coréen LG. Cette décision est un camouflet pour Nissan, qui avait été chargé des batteries pour l'alliance Renault-Nissan. C'est aussi un échec pour le PDG des deux groupes, Carlos Ghosn. Mais également pour l'Etat, qui avait fait un pont d'or à Renault pour soutenir son virage vers l'électrique.

Tout commence en 2007-2008, lorsque Nissan, puis Renault se lancent dans les voitures électriques. Ghosn abat ses cartes l'année suivante : l'alliance sera le premier constructeur (le seul à ce jour) à miser massivement sur l'électrique. Renault et Nissan vont investir ensemble 4 milliards d'euros pour en devenir le «leader mondial». Pour Ghosn, la batterie est un élément essentiel, car elle coûte très cher (plusieurs milliers d'euros) et détermine les performa