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Libération

Dans le Loiret, la CFDT force la porte de Servier

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publié le 2 juillet 2012 à 22h16

Pour la direction des laboratoires Servier, un bon salarié est un salarié non syndiqué. Mais la CFDT a ouvert une brèche au cœur de la forteresse. Elle vient en effet de créer la toute première section syndicale à Gidy (Loiret), près d'Orléans, le plus gros et le plus ancien site de Servier (1 000 salariés). «Nous avons organisé deux distributions de tracts devant l'unité de production et déjà obtenu deux adhésions», explique Bruno Carraro, secrétaire général de la fédération CFDT chimie du Val-de-Loire.

N’importe où ailleurs, ce maigre résultat prêterait à sourire. Sur l’ancien site de production du Mediator, c’est une victoire et un symbole. L’entreprise est connue pour ses méthodes de recrutement (avec enquêtes de personnalité poussées) visant à écarter, notamment, les syndicalistes. Selon des anciens du laboratoire, Servier quadrille également ses sites avec des conseillers ressources humaines (CHR), chargés de prévenir toute contestation sociale.

«Toutes les tentatives de faire entrer un syndicat dans l'entreprise s'étaient soldées par un échec, raconte Gérard Lenormant, ancien salarié syndiqué à la CFDT. En 1969, une première section syndicale avait vu le jour, mais malgré de bons résultats aux élections de la même année, la répression et les retournements de veste avaient rapidement mis fin à l'expérience.» Gérard Lenormant fut viré sur le champ par le patron-fondateur, Jacques Servier, à la fin des années 60. Il a fini par obtenir réparation