La publication du rapport de la Cour des comptes a été l'occasion d'un magnifique exercice de mauvaise foi politicienne. Honneur à la nouvelle majorité : dès dimanche, Pierre Moscovici, donne le «la». «Ils [la droite, ndlr] n'ont rien foutu pour réduire les déficits pendant cette année», assure-t-il. Puis reprend à son compte la petite musique qu'avait commencé à entonner, quelques jours auparavant Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, sur le mode de «l'ardoise dissimulée» par l'ancien gouvernement. Hurlant à la mort, la droite est montée sur ses grands chevaux. Il y a eu la version Valérie Pécresse, affirmant que ce rapport est «un satisfecit pour Sarkozy et un sérieux avertissement pour Hollande». Ou la variante Copé qui y voit, lui, «un quitus de bonne gestion de la majorité précédente».
«Trop de niches». Qui a raison dans cette bataille d'indignation ? Personne. A l'arrivée, tout le monde dit n'importe quoi. Le rapport de Didier Migaud ne dit pas du tout que «la droite n'a rien foutu» pour réduire les déficits, puisqu'il recommande, par exemple, de poursuivre sur la maîtrise de la masse salariale de la fonction publique entamée sous la droite. Quant à «l'ardoise», la Cour des comptes assure qu'elle est d'une ampleur «réduite» et finalement dans l'ordre des choses. Peut-on pour autant parler de «satisfecit» ? Pas vraiment. Le réquisitoire de la rue Cambon est même sans appel,