Une nouvelle phase dans le procès des méthodes brutales de management de France Télécom, et générateur, selon l’accusation, d’une vague importante de suicides entre 2008 et 2010, s’est ouverte hier.
Didier Lombard, 70 ans, ancien PDG de l’opérateur, soupçonné de harcèlement moral, a été convoqué par le juge d’instruction chargé de l’enquête, Pascal Gand, et a été mis en examen à l’issue de son audition. Ce pourrait être aussi le sort de ses deux bras droits qui sont entendus aujourd’hui : Louis-Pierre Wenes, ex-numéro 2 de France Télécom, et Olivier Barberot, ex-directeur des ressources humaines. Tous deux pilotaient avec Didier Lombard la mise en œuvre du plan Next de réduction à marche forcée des effectifs. Avec un objectif assumé : obtenir 22 000 départs «volontaires» de l’entreprise en trois ans, en multipliant les reconversions professionnelles et les mutations géographiques. Vendredi, enfin, ce sera à France Télécom, en tant que personne morale, d’être entendue. Une mise en examen pourrait, en bonne logique, être prononcée.
Procès-fleuve. Cette fin de semaine marque un tournant majeur dans cette affaire introduite devant la justice il y a deux ans, et appelée à devenir un marathon judiciaire. Pour Jean-Paul Teissonnière, avocat du syndicat SUD-PTT, la mise en examen éloigne la perspective d'un non-lieu. Se profile, en effet, le renvoi de l'affaire devant le tribunal correctionnel, lorsque l'instruction sera bouclée. Débuterait alors un procès-fleuve qui