Calinothérapie à l'endroit des partenaires sociaux ou sincère volonté de restaurer une forme de démocratie sociale ? Après un quinquennat marqué par des relations chaotiques entre l'exécutif et les «corps intermédiaires», le gouvernement lance aujourd'hui sa «grande conférence» d'Iena. Deux jours de rencontres au Conseil économique et social (CES) entre l'exécutif, les syndicats et le patronat, réunis autour de sept grands thèmes : l'emploi, la formation, les rémunérations, l'industrie, l'égalité professionnelle, la protection sociale et les services publics. Aucun sujet ne sera, a priori, tranché lors de ces tables rondes, l'objectif étant plutôt de sortir avec une méthode (concertation, négociation…) et un calendrier, pour chacun des dossiers. Le pari du gouvernement de reposer les bases d'une démocratie sociale en France aboutira-t-il ? Cette méthode, surtout, permettra-t-elle d'avancer, de manière consensuelle sur les gros points noirs de la société française ? Libération passe en revue les cinq principaux dossiers sociaux qui plombent le pays.
1. Un marché du travail déprimé et divisé
Le constat C'est le boulet numéro 1 du gouvernement. Avec 9,6% de chômeurs (10% avec les DOM) et 2,9 millions de demandeurs d'emploi en mai (un record depuis 1999), la France n'arrive pas à sortir du chômage de masse. La faute à une croissance atone, mais aussi à une augmentation de la population qui se présente sur le marché du travail et que les f