En guerre contre la hausse des prix de l'énergie pour protéger le pouvoir d'achat, le gouvernement a annoncé, lundi, que les tarifs du gaz et de l'électricité n'augmenteraient pas au-delà de 2% cet été. Quitte à passer en force. Car hier, le Conseil d'Etat lui a infligé un sérieux revers en annulant l'arrêté de gel du tarif du gaz, pris le 1er octobre par le gouvernement Fillon qui portait sur le dernier trimestre.
Rattrapage. C'est une pilule que devra avaler Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie. Elle dispose d'un mois pour prendre un nouvel arrêté portant rétroactivement la hausse à 8,8% voire 10% selon les formules d'abonnement. On est loin des 2% voulus par le Premier ministre…
Pour Delphine Batho, cette «surfacturation» à venir est«l'héritage du précédent quinquennat en matière de prix du gaz». En effet, GDF Suez et les opérateurs alternatifs à l'origine de la saisine ont reçu carte blanche du Conseil d'Etat pour surfacturer les ménages, afin de récupérer leur manque à gagner. Selon nos estimations, ce rattrapage est de l'ordre de 40 euros pour un ménage se chauffant au gaz (1 170 euros de facture moyenne annuelle), car le dernier trimestre est généralement le plus froid. Sauf cet hiver, où «il a été heureusement très doux»,se réjouissait hier GDF Suez pour ses clients.
La suite promet autant de rebondissements. Pour ce trimestre qui vient de débuter, GDF Suez réclame 8,1% de hausse. Le groupe s’ap