Le télescopage ne pouvait pas tomber plus mal. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ont présenté hier leur «pacte national» pour relancer l'industrie, alors même que le constructeur automobile PSA doit annoncer ce matin des milliers de suppressions d'emplois et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis (lire pages 12-13). «Ce sera un choc pour la nation», a prévenu Arnaud Montebourg, qui a précisé que le gouvernement «se positionnera» dans la foulée.
Une mauvaise nouvelle qui va rendre encore plus ambitieux l'objectif de «redressement productif» du gouvernement, confronté à une industrie en déclin profond (750 000 emplois perdus en dix ans) et à la multiplication des plans sociaux. «Nous ne nous résignons pas», a lancé Jean-Marc Ayrault, tout en reconnaissant que la tâche «est difficile».
«Patriotisme». Au-delà des élans volontaristes de Montebourg sur le «patriotisme économique» et la nécessaire «mobilisation», les deux hommes ont accouché d'une politique assez classique, pas très éloignée de celle de Nicolas Sarkozy. Ils ont d'ailleurs choisi de s'exprimer devant les patrons et syndicalistes membres de la Conférence nationale de l'industrie (CNI). Un organe créé «à l'initiative de mon prédécesseur» (en fait, par Sarkozy), a salué Ayrault. La CNI sera conservée et transformée en «conseil» pour l'«a