La mission de «redressement productif» donnée au ministère de l’Industrie, induisant sa nouvelle dénomination, suppose des changements assez profonds dans notre politique d’innovation, et pas seulement des évolutions de dosage de ses ingrédients classiques.
Il y a en France deux approches dominantes de l’innovation : d’un côté, celle qui, radicale, met la recherche techno-scientifique à sa source, dans une démarche plutôt linéaire et déductive, vision prépondérante dans les administrations et dans de grands groupes industriels ; d’un autre, une approche incrémentale, pratique quotidienne des entreprises de toutes tailles et spécialités. Tout en recherchant avec constance les retombées en termes d’usages des avancées scientifiques et technologiques, tout en poursuivant la démarche graduelle qui, par les leviers de la qualité, de l’ergonomie, de l’esthétique et de quelques autres éléments, permet un maintien ou une progression sur les marchés actuels, il est indispensable de s’engager sur un autre chemin.
Face aux nombreux défis à relever, sociétaux et environnementaux, sociaux et économiques - le redressement productif -, la troisième voie est celle de l'innovation conceptuelle, l'innovation caractérisée par des façons originales de penser, de faire, d'organiser. Elle débouche sur de nouveaux «objets» (systèmes, produits, services), générant de nouvelles pratiques, fondés sur de nouvelles visions, de nouveaux modèles économiques, comme l'«économie de fonctionnalité» (D