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Libération
Reportage

PSA-Aulnay, aux racines de la lutte

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La fermeture de l’usine, annoncée aujourd’hui, réveille le passé paternaliste et «colonial» du site.
Manifestation des salariés de PSA Aulnay le 23 mars 2012 à Paris (Photo Pierre Verdy. AFP)
publié le 11 juillet 2012 à 20h56

Claude prend les premiers ouvriers devant le métro Porte-de-Champerret, dans l’ouest de Paris. Puis il arrête son bus à chaque porte du périphérique nord pour faire monter la trentaine d’hommes qu’il convoie chaque jour jusqu’à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour le changement d’équipe de 14 h 37. Avant de faire le trajet inverse pour redéposer vers chez eux les ouvriers du matin. Chaque jour, une trentaine de cars comme ceux de Claude amènent et ramènent de tout le nord de la région parisienne une grande partie des 3 400 salariés et intérimaires qui travaillent ici. Des hommes, dans leur écrasante majorité.

Aujourd’hui, il n’y aura pas grand monde dans le car de Claude. A 14 h 37, les employés de PSA se rassembleront sur le gigantesque parking qui longe les bâtiments de l’usine pour protester contre la fermeture du site. L’annonce devrait être faite par la direction lors du comité central d’entreprise extraordinaire convoqué aujourd’hui. Nul n’en doute plus ici : l’hypothèse qu’ils redoutaient depuis un an, depuis que la CGT a dévoilé une note confidentielle de la direction envisageant cette fermeture, est en train de devenir réalité. L’usine PSA, anciennement Citroën, installée à Aulnay-sous-Bois depuis 1973 après le démantèlement des anciennes usines du quai de Javel à Paris, va fermer définitivement ses portes. La fabrication de la petite C3, seul modèle à sortir de la chaîne depuis 2009, devrait être récupérée par le site de Poissy, dans les Yvelin