Après la grande «marche noire» des mineurs contre la suppression des subventions au secteur du charbon, des milliers de fonctionnaires ont bloqué, hier, les principales artères de Madrid. Ces manifestations spontanées, aussi bien du personnel des ministères que de la justice, dénoncent les nouvelles coupes budgétaires dans la fonction publique.
Alors que la colère sociale monte contre la politique d'austérité, le pouvoir conservateur poursuit son programme anticrise. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, devrait approuver aujourd'hui en Conseil de ministres son nouveau train de réformes choc pour réduire le déficit public. «Ces mesures vont nous laisser sur le carreau», fulmine Candido Mendez, secrétaire général de l'UGT. Avec l'autre grand syndicat espagnol, le CCOO, ils ont appelé à une grande manifestation, jeudi. Pressé de ramener le déficit de 8,9% à 6,3% du PIB cette année,Rajoy n'a pas eu d'autre choix que de céder aux exigences de la troïka (Banque centrale européenne, Commission de Bruxelles et le Fonds monétaire international).
Le gouvernement, qui a reconnu «ne pas agir librement», doit montrer patte blanche après l'aide de 60 milliards d'euros versée par l'Eurogroupe pour sauver le système bancaire. Même si les contreparties à l'aide européenne étaient prévisibles, la surprise a été de taille, lorsque Mariano Rajoy a annoncé devant le Parlement que l'Etat devait réaliser 65 milliards d'économies d'ici deux ans. «Les mesures que nous prenons