«Très mécontent.» C'est, selon les mots d'un de ses proches conseillers, l'état d'esprit de François Hollande suite à l'annonce de la fermeture du site d'Aulnay. S'il n'a pas rencontré personnellement le patron de PSA, le chef de l'Etat a eu, hier matin, une réunion de travail avec Jean-Marc Ayrault à l'Elysée. Puis s'est entretenu longuement avec plusieurs ministres au téléphone, dont Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.
«Marché de dupes». «La première chose à éviter, c'est de vouloir faire les cow-boys», insiste un conseiller du chef de l'Etat, sous-entendant que le temps où Nicolas Sarkozy convoquait à l'Elysée les mauvais patrons pour donner l'impression que le gouvernement va leur tirer l'oreille est révolu. D'ailleurs, dans l'entourage de François Hollande, on est très sévère sur la gestion du dossier automobile par le précédent gouvernement. «Depuis 2009, les relations entre l'Etat et les constructeurs se résument à un marché de dupes», confie un conseiller, soulignant que les marques françaises, et surtout PSA, n'ont pas profité de l'aide publique de l'Etat pour adapter leur appareil industriel et préparer leurs salariés. Sans compter que «le précédent gouvernement avait demandé à PSA de ne prendre aucune initiative sur l'évolution du site d'Aulnay avant la présidentielle. Il y a donc là une responsabilité collective colossale», poursuit ce conseiller. A la tête de l'Etat, le coup est rude.