L’automobile est une fierté nationale et la plus grosse industrie française. Mais elle n’en finit pas de se casser la figure : entre 2004 et 2011, le nombre de véhicules made in France s’est effondré de 39%, tandis que Renault et PSA ont supprimé 40 000 emplois. Avec un impact sur toute la filière, puisque les principaux équipementiers ont perdu 33 000 postes rien que sur les trois dernières années. Et cela ne va pas s’arranger avec le retour de la crise automobile en Europe. Résultat : le gouvernement a dû concocter, en urgence, un nouveau plan d’aide à la filière, qui sera dévoilé le 25 juillet. Retour sur les raisons d’un fiasco et sur les pistes pour rebondir.
Pourquoi l’automobile française est-elle sinistrée ?
Les constructeurs français Renault et PSA invoquent, à raison, la baisse continue des ventes de voitures en Europe depuis cinq ans, en particulier dans les pays où ils sont les plus forts (Italie, Espagne). Tandis que leur bastion, le marché français, s’est effondré de 12,7% au premier semestre, après avoir été artificiellement dopé pendant deux ans par la prime à la casse. Mais cela n’explique pas entièrement la contre-performance de Renault et PSA : leurs ventes en Europe ont plongé respectivement de 19,7% et 15% entre janvier et mai, sur un marché qui n’a cédé que 7,7%.
Car le mal est plus profond. Les Français sont spécialisés dans les voitures généralistes, de petite taille (Clio, 208) ou moyenne (Mégane, C4). Or, ce marché ne pèse plus que 63% des ventes en Europe, contre 85% il y a vingt ans. «On assiste à