Peut mieux faire. Quatre ans après sa mise en place, la rupture conventionnelle, qui permet aux salariés et patrons de mettre fin à un contrat à durée indéterminée d’un commun accord, ne semble pas avoir atteint l’un de ses principaux objectifs, favoriser la mobilité des salariés.
Selon un rapport du Centre d'études de l'emploi (CEE) que Libération s'est procuré, cette mobilité ne serait pas «vraiment choisie» pour une écrasante majorité des employés. L'enquête, résultat de 101 entretiens avec des salariés à l'ancienneté et au salaire variable, ayant enregistré une rupture conventionnelle en novembre 2010, montre ainsi que dans plus de 75% des cas, celle-ci n'a pas apporté de bénéfices au salarié, si ce n'est celui de mettre un terme à une souffrance ou une insatisfaction ressentie au travail. Evoquant des licenciements «cachés» ou «déguisés», le rapport fait état d'un «nombre important» de personnes indiquant que la rupture conventionnelle «a constitué un moyen pour les employeurs de les faire partir, alors qu'ils n'auraient pas pu ou voulu les licencier». La personne à l'origine de la décision n'est pas obligée d'en préciser le motif, et le CEE déplore l'utilisation du dispositif dans des situations pour lesquelles il n'a pas été pensé.
Même lorsque la rupture est à l'initiative du salarié - plus de la moitié des cas -, il apparaît que beaucoup se sont en réalité vus pousser vers la sortie. 43% invoquent ainsi des «co