Les «banksters» n'ont plus la cote et les caves se rebiffent. L'été dernier, Bob Diamond, directeur général de la Barclays, campait l'arrogance : «Le temps des remords pour les banquiers est terminé.» Un an plus tard, Diamond est devenu un paria pour sa responsabilité dans l'énorme scandale du Libor, qui a vu Barclays manipuler sans vergogne ce taux de référence de la City pour se remplir les poches : «Ceux qui faussent le marché financier doivent aller en prison», l'a crucifié, sans le nommer, le très conservateur secrétaire britannique au Trésor, Mark Hoban.
Signe des temps, depuis quelques semaines, les pouvoirs publics - à Londres, New York, Paris ou Francfort - multiplient des procédures - judiciaires ou disciplinaires - contre les cadors de la finance mondiale. Avec en point d’orgue l’audition, hier devant le Sénat américain, de l’état-major d’HSBC, la plus grande banque au monde (85 millions de clients, récurrente rentabilité à deux chiffres). Ce n’est pourtant pas encore la fin de l’impunité bancaire, seulement de son arrogance. Secoués comme des pruniers sur tous les sujets qui fâchent (manipulation, blanchiment, fraude fiscale…), les banquiers de Londres ou New York passent à confesse pour mieux négocier à l’amiable une réduction de peine - des amendes de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ils savent faire, mais seront-ils pour autant pardonnés ?
Les manipulations boursières
L'affaire du Libor n'a pas fini de faire des vagues. Comme son sigle l'indique (London interban