La nouvelle destination en vogue pour l'élite de Wall Street n'a rien d'«exotique». Mais Washington DC, à 400 km au sud, propose de nouvelles activités sur fond de scandale du Libor et autres écarts de conduite bancaires : auditions musclées au Sénat, visites du Trésor et de la Banque centrale (Fed), soirées de lobbying débridées, etc. Jamie Dimon, patron de JP Morgan Chase, est un régulier : plus d'une dizaine de visites au compteur depuis les nouvelles réglementations dites Dodd-Frank, censées durcir les lois de la finance et signées par le président Obama voici deux ans. Dans le collimateur, Dimon a récemment été entendu au Congrès au sujet d'une perte de plusieurs milliards de dollars sur des dérivés «exotiques» de crédits. Il reste pourtant un fervent critique de la règle Volcker, élément phare de la réforme qui doit entrer en vigueur cette semaine pour limiter la possibilité des banques de spéculer pour leur propre bénéfice.
«Pour restaurer la confiance dans notre système financier après la crise, il nous faut plus, et non pas moins, de surveillance des activités de Wall Street», a rétorqué Tim Johnson, le président démocrate de la commission bancaire du Sénat, qui mène l'enquête sur JP Morgan. En tout, la banque - aujourd'hui visée, comme Citigroup, par les autorités pour son rôle dans les manipulations du Libor - a déjà dépensé 1,92 million de dollars pour défendre ses intérêts à Washington dans les quatre premiers mois de 2012. Mais les aut