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Libor : des Français se seraient prêtés au jeu

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Fraude . D’ex-traders du Crédit agricole et de la Société générale auraient manipulé les taux interbancaires.
publié le 19 juillet 2012 à 22h06

Le scandale du Libor n'en finit plus de faire des vagues. Fin juin, la banque britannique Barclays était condamnée à 360 millions d'euros d'amende pour avoir manipulé le Libor, le taux d'intérêt auquel les banques se prêtent. Et voilà que d'autres établissements européens sont rattrapés par l'affaire. Selon le Financial Times d'hier, ils sont quatre à faire l'objet d'une enquête pour manipulation du taux Euribor, l'équivalent «zone euro» du Libor. Et parmi eux, deux français : le Crédit agricole et la Société générale. Deutsche Bank et HSBC sont également ciblés.

Avantage. Les gendarmes américains et européens du secteur financier soupçonnent d'ex-traders de ces banques d'avoir eu des liens avec Philippe Moryoussef, le trader de Barclays suspecté d'avoir coordonné la manipulation des taux interbancaires. Ce Marocain de 44 ans, passé par la Socgen avant de rejoindre Barclays de 2005 à 2007, aurait «mis en place une stratégie reposant sur des traders de plusieurs autres banques» pour baisser ou augmenter à souhait le taux Euribor, afin de tirer profit de ses positions financières.

C’est en tout cas ce que soupçonne la CFTC, une agence américaine indépendante, chargée de la régulation du marché à terme de marchandises. Moryoussef aurait échangé quotidiennement avec un cercle restreint de traders, dont certains étaient à l’époque en poste au Crédit agricole et à la Société générale. Le but étant que chacun fasse la même demande à sa hiérarchie, a