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Libération
Reportage

La rigueur de Rajoy met l’Espagne en rogne

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La crise et ses dégâtsdossier
Le pays s’est massivement remobilisé contre l’austérité, jeudi à Madrid.
par Diane Cambon, Intérim à Madrid
publié le 20 juillet 2012 à 22h46

Julia Castro a défilé avec tout son attirail de manifestante : tee-shirt vert des professeurs en colère, pancartes marquées d’un «No» barré d’une paire de ciseaux et, dans l’autre main, un sifflet. Fonctionnaire depuis trente ans, cette quinquagénaire madrilène participe chaque jour, depuis une semaine, aux rassemblements spontanés devant le ministère de la Culture et de l’Education contre les coupes budgétaires. Jeudi soir, elle a rejoint l’impressionnant cortège de plusieurs dizaines de milliers de manifestants rassemblés à la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid, contre la politique d’austérité du gouvernement conservateur.

Unisson. «Ceci n'est pas une crise, c'est une arnaque», «Touche pas à ma santé», «Rajoy démission», pouvait-on entendre tout le long de la marche. Un cortège compact, où tous les collectifs professionnels étaient représentés. Professeurs, médecins, pompiers, artistes, professions libérales ont pour une fois répondu à l'unisson à l'appel lancé par les syndicats. «Cela fait chaud au cœur de voir parmi la foule d'autres corporations, on sent une solidarité entre les victimes de la crise», assure Noemi, employée au palais de justice, payée au Smic, soit 712 euros brut, et qui va perdre sa prime de Noël. «Nous sommes les dindons de la farce, ceux qui payent pour les erreurs du grand capital», enchaîne Pablo, pompier.

Depuis 2010, les fonctionnaires endossaient les restrictions budgétaires sans trop broncher. L'e