Fini l’époque où l’Indo-Britannique Lakshmi Mittal mettait la main, en 2006, sur Arcelor, pour 22 milliards de dollars (16 milliards d’euros). Où la France découvrait soudainement les ambitions de la «plus grande démocratie du monde». Où la planète assistait aux audaces du plus ancien consortium indien, Tata, qui un siècle après la Ford T, prétendait fabriquer la voiture la moins chère du monde.
L'Inde alors revenait de loin, plombée en 1991 par une grave crise économique. Les réserves en dollars de la banque centrale suffisaient à peine à payer une semaine d'importation. Un seul recours : celui du FMI, qui prescrit une ordonnance faite d'ouvertures et de privatisations. A New Delhi, à Bombay, à Madras, les nouveaux gagnants de la Shining India («Inde brillante») sont toujours plus nombreux. Et la classe moyenne compte désormais près de 200 millions de personnes.
Mousson. Mais c'était l'époque d'avant le retournement. Certes, l'économie court toujours. Mais plus à la même vitesse. La hausse du PIB ne dépassera pas 6% cette année. Loin des années 2000, lorsque ce taux tutoyait les 10%, et que le pays se rêvait un destin à la chinoise. Un peu partout, l'ambiance est morose.
«L'Inde se croyait à l'abri de la crise financière mondiale. Elle en subit aujourd'hui les chocs, explique Torija Zane Edgardo, de Natixis. Certes, ce pays est réputé pour l'explosion de son industrie de service informatique tournée vers l'extérieur. Mais la crise mondial