Sur fond de grogne sociale croissante - dont l’inédite manifestation de chômeurs, samedi à Madrid - due à un tour de vis budgétaire de 65 milliards d’euros, le gouvernement espagnol se heurte à un autre souci : des régions sont financièrement aux abois.
Bouée. Vendredi, la communauté valencienne fut la première à solliciter l'intervention du Fonds régional de liquidité (FLA), créé pour aider les régions asphyxiées. L'effet domino n'a pas tardé : hier, la communauté autonome de Murcie a annoncé qu'elle lui emboîtera le pas. Quant à la Catalogne (la région la plus industrielle), l'Andalousie (la plus peuplée), l'Estrémadure et Castille-La Manche, leurs exécutifs respectifs ont fait savoir qu'ils avaient l'intention de recourir à la même bouée de sauvetage.
Le cas de la très nationaliste Catalogne, longtemps étendard espagnol de la prospérité, est particulièrement dramatique. Ses caisses sont vides, la dette atteint 42 milliards d’euros - un record -, et le président de la Generalitat, Artur Mas, tente d’obtenir un crédit de 500 millions d’euros, sans quoi, a-t-il averti, nombre d’écoles et d’hôpitaux se retrouveront sans argent ce mois-ci.
Ultradépensières au cours des «années champagne», responsables d'un déficit public national bien plus lourd que prévu (8,9% au lieu de 6% fin 2011), les régions passent à la caisse. Au total, les 17 communautés autonomes doivent, d'ici la fin de l'année, rembourser des prêts à hauteur de 15,8 milliards. D'après le pouvoir centr