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Libération

Le triple A allemand menacé à son tour

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Euro . Moody’s a placé Berlin sous perspective négative à cause de son exposition aux pays en difficulté.
publié le 24 juillet 2012 à 21h56

C'est une nouvelle qui tombe mal. Non seulement pour l'Europe, pour les finances publiques allemandes, mais aussi pour Angela Merkel. C'est au moment où la chancelière est confrontée à une fronde eurosceptique de sa coalition que la puissante agence de notation Moody's a décidé d'abaisser de «stable» à «négative» la perspective de la note de l'Allemagne. Une menace qui frappe aussi deux autres pays : les Pays-Bas et le Luxembourg. Le placement sous perspective négative signifie que l'agence n'exclut pas, dans un délai de douze à dix-huit mois, un abaissement de la note souveraine en cas de dégradation de la situation.

Collimateur. La dette de l'Allemagne, comme celle des Pays-Bas et du Luxembourg, jouit pour l'heure du fameux triple A auprès de Moody's. La meilleure note, censée refléter la confiance des investisseurs dans la solvabilité de ces pays et leur assurer de très faibles taux d'emprunt. Et voilà que l'économie allemande, réputée la plus saine, la plus forte, la plus compétitive de la zone euro, se retrouve dans le collimateur d'une des trois agences qui font la pluie et le beau temps sur les marchés de la finance globalisée.

Au risque d'accélérer la crise, par le biais de prophéties autoréalisatrices, Moody's estime qu'il «existe une probabilité de plus en plus forte d'une sortie de la Grèce de l'euro». Mais ce sont surtout les fragilités financières de l'Espagne qui inquiètent l'agence américaine. Certes, la dégradation de