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Analyse

Batteries : une histoire sans Flins

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Après avoir renoncé à fabriquer ses accumulateurs pour voitures électriques, Renault pousse le coréen LG à établir une usine en France. Mais pas sur le site des Yvelines comme prévu.
publié le 27 juillet 2012 à 21h16

Nouveau rebondissement dans l'incroyable pataquès des batteries Renault. Le constructeur a annoncé, vendredi, qu'il allait «soutenir» la construction d'une usine de batteries en France par son nouveau partenaire, le coréen LG. Mais elle ne sera plus implantée à Flins (Yvelines) - le site d'assemblage de la Clio et de la citadine électrique Zoé - malgré la promesse faite en grande pompe à l'Etat fin 2009. Le projet est au passage retardé une seconde fois, pour une production envisagée «fin 2015». Soit plus de trois ans de retard sur le calendrier initial.

Laboratoire. En 2009, Carlos Ghosn, PDG de Renault et de son allié japonais Nissan, voulait devenir un cador des batteries, qu'il comptait même vendre à d'autres constructeurs. Le travail a été confié à Nissan, qui devait construire une usine à Flins (d'abord avec Renault et l'Etat, puis seul). Mais l'an dernier, Renault s'est rendu compte que les batteries du japonais étaient moins performantes et plus chères que celles de LG. Résultat : comme l'a révélé Libération le 2 juillet, le français a confié au coréen l'usine et la grande majorité de ses batteries. Dont celles de la Zoé, qui doit peser deux tiers des ventes de voitures électriques. «Les gens de Nissan étaient furieux», raconte-t-on chez Renault. Cela marque aussi l'échec de la stratégie de Ghosn. Comme l'a reconnu vendredi son numéro 2, Carlos Tavares, Renault n'a pas les moyens de développer lui-même ses batteries