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Libération
Récit

Euro : la BCE trop lente pour les marchés

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Les Bourses, qui espéraient une aide immédiate et sans condition aux pays menacés, ont été déçues, hier, par les annonces de Mario Draghi.
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 2 août 2012 à 22h16

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelles. La bonne, c'est que la Banque centrale européenne (BCE) a réaffirmé, hier, à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, être prête à «tout faire» pour sauver l'euro. La mauvaise, c'est que la BCE n'interviendra pas tout de suite. Car l'institut d'émission de Francfort a posé une condition avant de dégainer ses armes financières : il faudra d'abord que les Etats attaqués par les marchés (Espagne, Italie) payent le prix fort en subissant une cure d'austérité sous le contrôle étroit des institutions européennes.

«Réversibilité». Les marchés n'ont pas du tout apprécié ce chantage : les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie se sont envolés, les Bourses ont plongé de conserve dans le rouge, l'euro a perdu 3 centimes et n'est plus loin de 1,20 dollar, son plus bas niveau en deux ans. Le tout dans un marché sans grand volume à cause des vacances. Les investisseurs continuent à «craindre une réversibilité de l'euro», selon l'expression du président de la BCE, Mario Draghi. Pourtant, il «est irréversible» : «Il reste, il reste, il reste. Il est inutile de spéculer contre l'euro», a-t-il martelé. En vain.

Car le même Draghi avait suscité, jeudi 28 juillet, les espoirs d'une solution définitive à la crise de la zone, en affirmant que, «dans le cadre de son mandat, la BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant»