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Libération
EDITORIAL

Verre

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publié le 3 août 2012 à 20h36

Tout beau, tout bio. Le vin passe cet été officiellement au bio, après les yaourts et les carottes, les lessives et les chaussettes. L’Europe finalement a donné le label vert au rouge. Il y a dans cette réglementation à boire et à manger. Un vin ainsi labellisé sera non seulement fait avec des raisins bio, mais l’usage des levures et sulfites sera limité et réglementé au moment de la vinification et de la mise en bouteille.

On peut discuter les seuils retenus plutôt laxistes, mais cette nouvelle étiquette constitue un progrès pour le consommateur qui devrait mieux s’y retrouver. Le vin sera-t-il bon pour autant ? Seule question qui compte.

Le bio est avant tout un marché et même un hypermarché. Le vin bio est longtemps resté l’enfant de quelques vignerons passionnés et exigeants. Il risque de devenir un produit de masse comme un autre mis dans sa prison de verre par des cavistes en gros. Pour le vin des amants ou pour le vin du solitaire, comme l’écrit joliment Baudelaire, le tampon européen ne suffira pas. Le bon vin est fait par quelques hommes (et quelques femmes) sincères et libres. Ce sont eux qui, finalement, font la différence. Notre reportage montre ainsi l’un de ces artisans exemplaires qui fait depuis des années du vin bio et bon ; il peut se passer de l’étiquette de Bruxelles. Ces vignerons connaissent leurs territoires et ses climats, leurs vignes et leurs cépages. Ce sont eux qui décident du temps des vendanges, ce sont eux qui dans leurs caves décident seuls du t