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Vignes : le bio joli nouveau est arrivé

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Depuis mercredi, le vin biologique possède son label européen, qui prend en compte la vinification. Une avancée qui laisse certains viticulteurs sceptiques.
Sur les parcelles de Jacky Blot, viticulteur en Touraine, le 16 juillet. (Photo Vincent Nguyen. RivaPress pour Libération)
publié le 3 août 2012 à 20h36

Révolution en vue dans le monde viticole : depuis mercredi, le vin bio a une existence officielle. La mention «Vin biologique», assortie du logo européen vert sur fond blanc, supplante celle indiquant «Vin issu de raisins de l’agriculture biologique». Ce changement résulte de l’entrée en vigueur d’un règlement européen voté le 8 février et fixant un nouveau cahier des charges.

Jusqu’ici, le vin restait un produit à part dans la réglementation agroalimentaire européenne, puisque seule la matière première (le raisin) pouvait être reconnue en bio. Désormais, pour obtenir le label bio, un vigneron devra non seulement utiliser du raisin bio, mais aussi - et là réside le principal bouleversement - des techniques de vinification certifiées bio. Si le producteur ne les respecte pas, il devra retirer l’actuelle mention «AB» (agriculture biologique) de ses bouteilles, et ne pourra afficher le label «Vin biologique» sur les futures cuvées.

Le texte n'était pas encore entré en vigueur que le débat s'est enflammé. La principale crainte exprimée par certains vignerons (lire page ci-contre) est que ce règlement, jugé laxiste, va permettre à certains industriels de produire des vins avec le label bio, mais sans en respecter complètement les règles.

«Jusqu'à maintenant, le bio était grosso modo le pré carré des petits vignerons. Maintenant, ce règlement ouvre la porte aux industriels. Mais cela va aussi permettre aux vignerons qui jusqu'ici faisaient du vin conventionnel, et qui fo