Viré pour syndicalisme actif ? Jusqu’en janvier, Jean-Marc Massemin était délégué syndical et ouvrier bobineur dans l’usine Axter, une filiale de Bouygues qui fabrique des rouleaux d’étanchéité en bitume à Courchelettes (Nord). Le genre combatif, meneur de grèves. Aujourd’hui, il se bat pour réintégrer le site.
Pétition. La direction l'a accusé de vol en 2008, et l'a licencié trois ans plus tard, au terme d'une bagarre homérique avec l'administration. Entre-temps, une grève a eu lieu contre son licenciement, la Ligue des droits de l'homme l'a soutenu, Martine Aubry et le président de la région Nord Pas-de-Calais, Daniel Percheron, ont signé une pétition en sa faveur. En mai, le délégué a cru qu'il avait gagné, quand la cour d'appel de Douai a remis en cause l'autorisation de le licencier. Et puis, patatras, fin juillet, la direction introduit un recours devant le Conseil d'Etat. «J'en ai merre», confesse Massemin avec cet accent de Douai qui écrase les A.
Que s'est-il passé ? Ça commence en 2008, un jour de grève, raconte-t-il. Un soir, il se présente au poste de garde avec quatre rouleaux de bitume déclassés dans sa voiture. Un usage, à l'époque. Les ouvriers ont le droit de se servir, en échange d'un «bon de sortie». Chez lui, il a fabriqué une terrasse ombragée avec ce bitume au sol. Ce jour-là, il n'a pas de bon. «Il t'en faut un», lui dit le planton de garde. Massemin part chercher le papier. Trop tard. Un agent de maîtrise lui annonce u