100 jours après l'élection de François Hollande, une étrange torpeur enveloppe la France. Que l'on revienne de Rome, de Madrid ou de Berlin, le contraste est saisissant. Dans toute l'Europe, les débats n'ont jamais été aussi nombreux, aussi denses, aussi vifs sur les effets d'une crise historique aux répercussions multiples et, surtout, sur les choix souvent dramatiques auxquels sont confrontés les responsables politiques et les peuples. En France, plus rien, ou presque, depuis l'élection. Comme si une bulle avait soudain avalé l'Hexagone, dès lors qu'aucune des catastrophes annoncées par l'opposition ne s'est produite depuis le 6 mai. Comme si la France se réfugiait derrière une nouvelle ligne Maginot. Comme si la présidence «normale» de François Hollande se transformait en présidence «pépère». Non que le gouvernement ait été immobile : il applique scrupuleusement le programme du candidat socialiste, a pris de premiers décrets et lancé moult concertations. Mais, de même que l'antisarkozysme ne fait pas un programme, un changement - fut-il radical - de style ne suffit à imposer une vision, un dessein, une dynamique, sans lesquels aucun sursaut, aucun succès n'adviendra. Les Français peinent toujours à comprendre où François Hollande et son équipe les emmènent vraiment. La récession approche à grands pas, de nouvelles catastrophes sociales s'annoncent. Il n'a jamais été aussi urgent de donner du sens à l'effort collectif demandé aux Français. Une cinquantaine de jeunes, réuni
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