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Enquête

Faut-il faire la peau aux crèmes solaires ?

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«Libération» révèle en exclusivité une étude qui mesure l’écart entre l’indice affiché et la protection réelle de différentes crèmes. Des résultats inquiétants.
Illustration. (Photo Mychele Daniau. AFP)
publié le 13 août 2012 à 21h37

Certaines crèmes solaires protègent-elles moins bien que ce qu'elles annoncent ? C'est la conviction de Laurence Coiffard. Professeure de pharmacie à l'université de Nantes, cette experte en cosmétiques se «bat depuis des années» pour dénoncer les problèmes d'efficacité des crèmes solaires, sur lesquelles elle a publié trente études. Selon elle, «25 à 30% des produits ont un indice de protection inférieur à celui affiché sur l'emballage». Cette statistique choc est issue de plus de 200 tests de produits du commerce. Nous publions pour la première fois ses résultats les plus récents, dont l'accès était jusqu'ici réservé à la communauté scientifique.

La grande spécialité de Laurence Coiffard, c'est de tester les crèmes solaires in vitro, c'est-à-dire en laboratoire. Alors que les tests officiels sont réalisés in vivo, en exposant aux rayons UV des volontaires humains. Or, pour Laurence Coiffard, cette méthode in vivo pose problème. Elle surestime l'efficacité de certaines crèmes, comme celles à base de filtres minéraux ou contenant des anti-inflammatoires. Ce que contestent les industriels.

Cette controverse scientifique mérite d'être tranchée au plus vite. Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a triplé en vingt-cinq ans. Bien sûr, la protection contre les rayons UV ne dépend pas seulement de la qualité des crèmes, mais aussi et surtout du comportement de chacun (lire page 5). Mais, vu l'enjeu de santé publique, il