Christian Parisot est chef économiste chez Aurel BGC, une société de Bourse parisienne. Spécialiste des valeurs technologiques, il démontre la fragilité du modèle Facebook et explique pourquoi la bulle des réseaux sociaux ne peut pas être généralisée à tout Internet.
Quel est problème avec Facebook ?
Comme lors de la bulle des années 2000, les investisseurs ont fait une grosse erreur. Ils ont confondu audience et rentabilité. Facebook est un colossal succès d’audience qui ne se dément pas puisque le nombre de membres, qui continue de croître, se rapproche du milliard. En revanche, c’est un échec en ce qui concerne la monétisation de cette audience : l’entreprise gagne à peine 5 dollars (4 euros) par an par membre, or la valorisation lors de l’introduction en Bourse s’est faite sur une base de 100 dollars par membre ! On est très très loin du compte.
Les usages de Facebook sont-ils propices à la diffusion de messages publicitaires ?
Ils sont plutôt tournés vers la sphère privée et sont donc moins favorables à la publicité que les liens sponsorisés proposés par Google. Sur les moteurs de recherche, la publicité qui m’est proposée est directement en lien avec ma recherche. Si je fais une recherche sur Marrakech, il n’est pas idiot de considérer que je suis susceptible d’y aller, et donc de rechercher un billet d’avion bon marché ou une chambre d’hôtel en ligne. Rien de tel avec Facebook, où le fait de partager des photos avec des amis ne me prédispose pas à être sensible à des bandeaux publicitaires généralement sans rapport avec ce que je suis en train de faire. General Motors a récemment renon