Quels pouvoirs pour la Banque centrale européenne (BCE) ? L'institut monétaire de Francfort doit-il intervenir systématiquement en cas d'écarts de taux trop importants entre les différents pays de la zone euro ? C'est l'hebdomadaire allemand Der Spiegel qui a relancé le débat, évoquant ce week-end la possible mise en place par la BCE d'un mécanisme automatique pour limiter les écarts de taux d'intérêt entre les obligations publiques. Bref, qu'elle puisse racheter, sur le marché secondaire, de la dette d'un Etat dès lors que la prime de risque exigée par ses créanciers dépasse un certain seuil. Au lieu d'interventions ponctuelles comme elle le fait jusqu'ici.
«Trompeur». «Pas question», a répondu en substance l'Allemagne, dont le ministère des Finances a déclaré hier que cette option «serait, d'un point de vue théorique, très problématique». La BCE elle-même a rétropédalé, estimant qu'il était «absolument trompeur d'écrire à propos de décisions qui n'ont pas encore été prises». Alors, simple ballon d'essai ou vraie piste de travail ? Cette fuite résonne avec les propos du président de la BCE, Mario Draghi, qui évoquait début août de nouveaux instruments contre la crise. Des outils qui seront détaillés le 6 septembre, lors de sa conférence de presse mensuelle.
Si cette mesure était retenue, elle constituerait un vrai tournant pour la BCE, qui s'éloignerait de son principal objectif, celui de la stabilité des prix. Problème, les rachats