Deux ans. C'est le temps qu'aura mis Paul Polman, PDG du géant des biens de consommation Unilever, pour sortir du bois et s'exprimer sur le dossier Fralib. Depuis septembre 2010 et l'annonce de la fermeture de l'usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), il laissait le soin au patron France de la multinationale d'encaisser la colère des employés après la délocalisation de la production des thés Lipton et des infusions Elephant à l'étranger. Mais l'avenir du site provençal est désormais si incertain que les 78 salariés (sur les 182 du site), qui désirent reprendre l'activité sous forme de coopérative (Scop), projetaient de demander demain à François Hollande d'«interpeller directement le président du groupe Unilever au niveau mondial» pour débloquer la situation. Face à cette éventualité, Polman a préféré dégainer le premier.
Bourde. Dans un entretien publié hier dans le Figaro, le patron d'Unilever confirme la ligne adoptée par son entreprise depuis le début du conflit et douche les espoirs des «Fralib». Pas question, pour lui, de leur «céder la marque Elephant ou de sous-traiter des volumes» de production de thé. Deux points pourtant jugés essentiels pour que le gouvernement et les investisseurs privés accordent leur plein soutien au projet de coopérative des salariés. Nées à Marseille au XIXe siècle, les infusions Elephant sont désormais produites sur d'autres sites, en Belgique et en Pologne, au grand dam des socialis