Un pays de la vieille Europe semblait jusqu’à présent résister à la crise : l’Allemagne, patrie de Volkswagen, BMW et Daimler, trois champions de la croissance aux résultats toujours insolents. Mais le climat n’est pourtant plus si serein outre-Rhin. Emportée à son tour dans le maelström de la crise de la zone euro, la locomotive allemande s’essouffle, menaçant d’affaiblir un peu plus ses principaux partenaires, à commencer par la France.
«Cote d'alerte». Au regard de ses voisins, l'Allemagne fait encore figure d'eldorado. Au second trimestre, son PIB a connu une progression plus forte que prévu (à + 0,3%) alors que l'ensemble de la zone euro entrait en récession (avec un recul du PIB de 0,2%). Mais les voyants virent à l'orange les uns après les autres. «Les prochains mois seront difficiles, redoute Thomas Harms, l'un des patrons de Ernst & Young. Les prévisions se sont assombries. Les entreprises font des économies où elles peuvent. Elles naviguent à vue.»
Le géant de l’électronique Siemens, rattrapé par la morosité de la zone euro, s’apprête à supprimer 10 000 emplois. La semaine dernière, l’un des plus gros producteurs d’électricité, RWE, annonçait déjà 10 000 suppressions de postes. Et d’autres grands groupes allemands pourraient leur emboîter le pas. En tout, l’institut DIW, proche des syndicats, redoute 200 000 destructions d’emplois dans le pays cette année.
En clair, la crise ne touche pas encore l'Allemagne, mais ses effets commencen