«Modeste et provisoire» : ainsi Jean-Marc Ayrault a-t-il qualifié la future baisse des taxes sur le carburant. Même ainsi, la décision ne fait pas l'unanimité : coup de pouce légitime aux usagers de la route, ou mauvais calcul qui affecte les recettes de l'Etat et retarde la transition énergétique ? Interview croisée de Stéphae Hallegatte (photo DR), économiste au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement, et Roger Braun (photo DR), directeur général de l'Automobile Club Association.
L'annonce d'une baisse des taxes sur les carburants vous semble-t-elle opportune ?
Roger Braun : L'adjectif «modeste» fait craindre que ce ne soit pas immédiatement suffisant. Cela dit, il faut se féliciter que le gouvernement ait pris la mesure de l'impatience des usagers de la route. Le blocage des taxes, c'est encore plus rapide que le blocage des prix. Le gouvernement a décidé de ne pas profiter de l'augmentation de ceux-ci pour augmenter ses recettes.
Stéphane Hallegatte : Ce n'est sûrement pas cela qui changera les choses de manière visible. L'effet devrait être très limité. On a bien plus besoin d'une vision de long terme, face au changement structurel qui maintiendra les prix de l'essence à un haut niveau dans l'avenir.
Le carburant cher est-il une fatalité ?
R.