Se serrer la ceinture ou relancer la croissance ? Manger du pain sec ou s’endetter ? Qui écouter ? Qui croire ? Comment faire le tri entre toutes ces recommandations contradictoires ? Quatre ans après le début de la crise, le voile se déchire. On perçoit quels sont les économistes et les commentateurs qui comprennent le mieux les causes et les mécanismes de la crise et, par conséquent, les pistes susceptibles de nous en sortir. Il ne s’agit pas de débusquer des gourous. Il convient d’identifier ceux qui, s’appuyant sur un cadre analytique rigoureux, ont vu de manière récurrente leurs prévisions validées par les faits.
Les économistes disposent d’un certain nombre de modèles, de boîtes à outils pour appréhender le monde réel. Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients. Les approches néoclassiques ont la capacité d’expliquer les tendances à long terme. Les outils néokeynésiens sont, eux, assez performants pour reproduire l’évolution à court terme du cycle économique. Mais, quand il s’agit de comprendre la crise, aucun des deux ne donne des résultats aussi probants que le bon vieux modèle IS-LM, développé à la fin des années 30, à la suite des travaux de Keynes. Lui seul explique bien pourquoi la politique monétaire est inopérante malgré des taux proches de zéro et des milliards de liquidités déversés dans le système, pourquoi les taux longs se sont effondrés, pourquoi l’investissement et la consommation ne repartent pas et pourquoi le chômage s’est envolé. En regardant