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Enquête

Publicis, agence trouble de Renault

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Selon nos informations, le publicitaire Maurice Lévy serait intervenu, avant la fausse histoire d’espionnage, pour accuser à tort un cadre du constructeur.
publié le 23 août 2012 à 21h36

Publicis s’invite dans l’affaire Renault. Selon nos informations, Maurice Lévy, président de l’agence publicitaire, aurait été à l’origine du licenciement injustifié d’un des cadres du constructeur automobile. C’est en tout cas ce qu’a affirmé, devant les policiers, l’un des anciens responsables du service de sécurité de la marque au losange.

Procès-verbal. Petit rappel : un an avant l'éviction très médiatisée, début 2011, de trois cadres du constructeur automobile, accusés, à tort, d'intelligence avec l'ennemi (chinois, sur fond de voiture électrique), Philippe Clogenson, directeur marketing-clients de Renault, fut injustement soupçonné, lui aussi, de collusion avec un fournisseur. Or, selon Marc Tixador, ancien policier recruté par Renault, depuis licencié et mis en examen dans la fausse affaire d'espionnage, c'est Maurice Lévy lui-même qui les aurait aiguillés sur Clogenson. Devant les agents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Tixador déclare ainsi, sur procès-verbal : «En mai 2009, nous avons été alertés sur le cas de Philippe Clogenson par son chef direct, Stephen Norman. Ce dernier avait été informé par M. Lévy, patron de Publicis, qu'un salarié de Renault prénommé Philippe, et plus précisément à la direction marketing, "touchait" de la part de certains fournisseurs. Notre enquête interne et les échanges avec Publicis permettaient de valider l'idée qu'il s'agissait de Philippe Clogenson.»

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