Pour l’eurodéputé écologiste Yves Cochet, ex-ministre de l’Environnement sous Jospin, la baisse du prix des carburants est un non-sens environnemental et économique.
Pourquoi cette mesure vous énerve-t-elle ?
C’est une erreur de communication, une contradiction au moment où le gouvernement est censé nous préparer à la sobriété énergétique et alors que la France s’est engagée à respecter les objectifs européens de diminution des émissions de gaz à effet de serre. C’est aussi un très mauvais signal adressé aux consommateurs et aux pétroliers. On leur dit : même si le prix du baril augmente, ne vous inquiétez pas, l’Etat et, donc, les contribuables français continueront à payer. Ça n’incite pas à lever le pied !
Mais beaucoup de Français sont pénalisés par le prix actuel de l’essence…
Je défends l’idée d’un accompagnement social, un «chèque carburant» destiné aux plus démunis qui permettrait d’acheter du super à 1,55 euro le litre et le diesel à 1,45. Une aide ponctuelle, mais accompagnée d’une politique de vérité : il faut dire que les prix de l’essence et de toutes les énergies vont continuer à augmenter. La hausse du baril est une tendance lourde depuis dix ans : en 2002, il était à 20 dollars, aujourd’hui il vaut cinq fois plus. Le gouvernement défend un attachement quasi religieux à la voiture et laisse croire que le prix va revenir à la «normale». Mais la part du coût de l’énergie dans le budget des ménages augmentera.
Que préconisez-vous ?
Il faut réduire notre consommation. Il suffit d’un décret du Premier ministre pour abaisser les limites maximales de vitesse autorisées, ce qui entraînera une baisse automat