Menu
Libération

Pour les Lorrains, la banqueroute clé en main

Article réservé aux abonnés
Des centaines de personnes ont acheté des villas proposées par le Crédit agricole via des prêts en francs suisses.
publié le 27 août 2012 à 20h36

Le produit d'appel s'appelait Paradise Rock. De «magnifiques villas de haut standing» situées à Oyster Pond, sur la partie est de l'île de Saint-Martin, dans les Antilles, «éligibles loi Girardin, loi Scellier ou Girardin IS [c'est-à-dire bénéficiant d'avantages fiscaux, ndlr]». La plaquette vantait la «proximité du port de plaisance», de «la plage de la Baie orientale» et du «village de Grand-Case et ses restaurants gastronomiques».

En Lorraine, en 2007 et 2008, des centaines de particuliers, identifiés comme des hauts patrimoines, ont été démarchés par des conseillers spécialisés pour y investir leur argent. Des dizaines d’entre eux ont signé. Mais l’affaire s’est avérée être une arnaque : les villas n’ont pas trouvé à se louer, ce qui a annulé les avantages fiscaux, et la charge à rembourser s’est révélée insupportable : les produits, concoctés par le Crédit agricole de Lorraine, étaient financés avec des prêts en francs suisses. Une devise qui a vu sa valeur exploser par rapport à l’euro.

Accointances. Aujourd'hui, une cinquantaine de personnes, défendues par Me Arnaud Métayer-Mathieu, ont saisi la justice. Dans cette histoire, comme dans celle d'Helvet Immo (lire ci-contre), les accointances entre les banquiers et leurs apporteurs d'affaires sont évidentes. Libération a pu consulter un mail datant de 2007 et adressé par un dirigeant du Crédit agricole Lorraine à l'un de ses