Pas de blocage des prix, mais un effort partagé entre distributeurs de produits pétroliers et l’Etat, afin d’aboutir à une diminution du prix des carburants jusqu’à 6 centimes d’euro par litre pendant trois mois. Ainsi en a décidé hier le gouvernement par la voix de son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici. Simple cataplasme ou prélude à une action pérenne ?
Quelles concessions l'état a-t-il arrachées ?
Faisant fi des promesses du candidat Hollande, son gouvernement, aujourd'hui à la manœuvre, a tourné la page du blocage des prix pour se limiter à une réduction de taxes. Elle sera de 3 centimes par litre et touchera tous les carburants. Pierre Moscovici, qui recevait, hier à Bercy, les professionnels du secteur (pétroliers, indépendants et grande distribution) leur a demandé un effort équivalent. Les enseignes Leclerc et Super U avaient annoncé, la veille, la suppression temporaire de leurs marges ( pendant un mois pour Leclerc et deux pour Super U), mais comme Serge Papin, le président de Super U, aime à le souligner : «Notre marge est de 1 à 2 centimes par litre.» Et la revente à perte est interdite. De son côté, le pétrolier Total, qui écoule dans son réseau un cinquième de l'essence consommée, s'est engagé devant le ministre à faire un effort de 2 centimes par litre, et d'un centime supplémentaire pour le carburant vendu sur autoroute. Quant aux distributeurs indépendants, ils ont estimé que leurs faibles marges ne les autoris