C'est un sacré défi que vient de se lancer le gouvernement de Jean-Marc Ayrault : réduire «à zéro» d'ici cinq ans le déficit commercial de la France hors énergie. Un engagement «très très fort», a expliqué la semaine dernière le Premier ministre, qui, pour être mené à bien, nécessite d'augmenter les exportations d'une trentaine de milliards d'euros par an. Le sujet est au cœur de la conférence annuelle des ambassadeurs qui s'achève ce matin à Paris et entend poser les premiers jalons d'une nouvelle «diplomatie économique».
Quel est le plan du gouvernement ?
Il ne sera rendu public que fin septembre, mais passe, ce qui n'est pas très nouveau, par la priorité donnée aux entreprises intermédiaires (moins de 5 000 salariés). Ces ETI exportatrices, qui font la force du commerce extérieur allemand et de son Mittelstand, sont trop peu nombreuses en France et vont recevoir un soutien plus actif à l'export, via la future Banque publique d'investissement. La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, l'a rappelé hier dans les Echos : sur 100 entreprises qui exportent pour la première fois, seulement 30 continuent de le faire l'année suivante, et le dispositif de financement à l'export n'est pas assez efficace comparé à celui de l'Allemagne. D'où l'idée d'accorder directement des prêts aux entreprises afin de reconquérir les 19% de part de marché perdue par la France dans le commerce mondial depuis 2008.