La montagne devrait accoucher d'une souris. Denis Gautier-Sauvagnac vient certes d'être renvoyé lundi devant un tribunal correctionnel, mais l'ancien dirigeant (de 1993 à 2007) de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM, principale branche du Medef) devrait conserver par-devers lui ses petits secrets. La caisse noire du patronat, 600 millions d'euros, dont au moins 16 redistribués en liquide de 2000 à 2007, restera donc un mystère, DGS se contentant d'invoquer une «fluidification des relations sociales», son prédécesseur, Dominique de Calan, préférant le terme de «dépenses de rayonnement». Derrière cet euphémisme, il est pourtant bien question de «largesses» envers des syndicalistes, politiques, journalistes, économistes et autres décideurs publics.
Syndicats. Denis Gautier-Sauvagnac a justifié son silence, sur la forme - «ces versements étaient toujours faits entre quatre yeux, donc la personne qui reçoit pourra toujours nier» - comme sur le fond - «très sincèrement, un grand déballage ne serait pas utile à notre pays». Son prédécesseur, Calan, a ouvert une piste syndicale - «dans le climat général de lutte des classes, les réformistes auraient été mis au ban, si on avait su que le patronat aidait ces organismes» - sans en dire beaucoup plus.
L'enquête pénale a au moins permis de quantifier le soutien de l'UIMM aux syndicats de salariés : 495 000 euros entre 2002 et 2007, dont 380 000 pour la seul